Chez Kering, le redressement de Gucci demande à être confirmé - DJ Plus
July 28 2015 - 8:59AM
Bourse Web Dow Jones (French)
Pour Kering (KER.FR), et en particulier pour sa marque phare
Gucci, le second semestre sera déterminant. Bien qu'encourageant,
le rebond inattendu des ventes de la marque italienne au deuxième
trimestre est difficilement extrapolable. Le succès de la relance
de Gucci et d'autres marques du groupe de luxe et de mode sportive
reste une affaire en cours.
La hausse spectaculaire de l'action Kering est d'ailleurs également
à relativiser. En tête du CAC 40, l'action Kering grimpait de plus
de 7% à près de 175 euros mardi après-midi. Il s'agit pour une
large part d'un rattrapage. En hausse de près de 10% depuis le
début de l'année, la valeur reste largement à la traîne de LVMH
(MC.FR), qui progresse de plus de 25%. Une nouvelle réduction de la
décote qu'affiche actuellement Kering sur le leader mondial du
marché ne se justifiera que si le groupe réussit son
redressement.
Effet d'optique
Certes, après six trimestres de performances anémiques, la hausse
organique de 5% du chiffre d'affaires de Gucci au deuxième
trimestre, et le bond de 10% des ventes dans ses magasins en
propre, constituent de bonnes nouvelles. D'une manière plus
générale, la bonne tenue des ventes en Europe et au Japon est
rassurante pour l'ensemble du secteur. En hausse de 3,5% à 166,50
euros, LVMH affiche d'ailleurs la deuxième plus forte hausse du CAC
40, juste derrière Kering.
Mais la vigueur de l'activité du groupe de luxe, qui représente à
lui seul la moitié de la valeur d'entreprise de Kering selon CM-CIC
Securities, est en partie artificielle. "La hausse organique de 10%
des ventes dans les magasins Gucci au deuxième trimestre a été
flattée à hauteur de 5-6 points de pourcentage par des démarques
sur les collections de son précédent designer et à hauteur de 5
points par une base de comparaison favorable", a calculé JPMorgan
Cazenove. En outre, le résultat opérationnel courant du vaisseau
amiral de Kering a baissé de 5% au premier semestre, en raison de
l'impact des couvertures de change et de celui des démarques.
Une fin d'année capitale
Il faudra attendre le quatrième trimestre pour pouvoir observer les
premiers effets concrets de la relance de Gucci. Pour sa part, la
direction de Kering a affirmé que les premiers retours sur la
première collection de son nouveau directeur artistique Alessandro
Michele étaient très encourageants. Mais cette collection
n'arrivera dans les magasins qu'à la fin du troisième trimestre,
voire au début du quatrième, et son succès demande à être confirmé.
"Le quatrième trimestre sera le vrai révélateur du succès ou non
d'Alessandro Michele à la tête du design", a estimé Oddo
Securities.
Certes, Gucci n'est pas la seule épine dans le pied de Kering. Dans
le plus petit pôle Sports & Lifestyle, le redressement de Puma
reste également une affaire en cours. La hausse organique de 5,9%
de la marque de sport est imputable à d'importants efforts en
communication et marketing. Les effets de changes défavorables ont
également pesé sur son résultat opérationnel courant, ressorti en
baisse de 42,5% sur les six premiers mois de l'année.
Gucci, Gucci, Gucci
Mais la relance de Gucci reste la priorité du groupe. La
prestigieuse marque italienne génère 60% environ du résultat
opérationnel courant du pôle luxe de Kering, qui représente
lui-même la quasi-totalité du résultat opérationnel du groupe
familial. Le rebond des ventes de la marque de luxe au deuxième
trimestre est certes rassurant. Mais les investisseurs les plus
prudents devraient exiger des signes plus concrets d'un
redressement pour se montrer plus offensifs sur la valeur.
- Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 71;
ambroise.ecorcheville@wsj.com (ed/EC)
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