Re-Actualisé: Bruxelles interdit la fusion Alstom-Siemens et se défend face aux critiques
February 06 2019 - 8:07AM
Bourse Web Dow Jones (French)
(Actualisation: conférence de presse de la Commissaire européenne,
réaction d'Alstom, cours de Bourse).
PARIS (Agefi-Dow Jones)--La Commission européenne a confirmé
mercredi avoir interdit le projet d'acquisition d'Alstom par
Siemens en vertu du règlement de l'Union européenne sur les
concentrations, l'institution s'étant montrée particulièrement
inquiète au sujet des conséquences de l'opération pour la
concurrence sur le marché des systèmes de signalisation et celui
des trains à très grande vitesse.
"La concentration aurait porté atteinte à la concurrence sur les
marchés des systèmes de signalisation ferroviaire et des trains à
très grande vitesse", a indiqué la Commission dans un communiqué.
"Les parties n'ont pas proposé de mesures correctives suffisantes
pour remédier à ces problèmes", a ajouté l'institution.
Notamment critiquée par le gouvernement français pour ne pas avoir
tenu compte de l'émergence du géant chinois CRRC, la Commission a
souligné avoir "également examiné attentivement l'environnement
concurrentiel dans le reste du monde".
"En ce qui concerne les systèmes de signalisation, l'enquête de la
Commission a confirmé que les fournisseurs chinois ne sont pas
présents dans l'EEE (Espace économique européen) aujourd'hui,
qu'ils n'ont à ce jour même pas tenté de participer à des appels
d'offres et que, par conséquent, ils ne deviendront pas des
fournisseurs crédibles pour les gestionnaires d'infrastructure
européens avant très longtemps", a estimé Bruxelles.
Dans les trains à très grande vitesse, la Commission a affirmé
qu'il était "hautement improbable que l'entrée de la Chine sur le
marché ne constitue une contrainte concurrentielle pour les parties
à la concentration dans un avenir prévisible", a précisé son
communiqué.
Des concessions jugées insuffisantes en matière de prix et de
choix
Détaillant ses préoccupations pour le marché européen, la
Commission a justifié sa décision en observant que l'opération
envisagée aurait éliminé un "concurrent très puissant" de plusieurs
marchés de la signalisation pour grandes lignes et lignes urbaines.
"L'entité issue de la concentration serait devenue le leader
incontesté sur plusieurs marchés de la signalisation grandes
lignes" a ajouté Bruxelles.
Pour le matériel roulant à très grande vitesse, l'opération
envisagée aurait "réduit le nombre de fournisseurs en supprimant
l'un des deux principaux fabricants" de ce type de trains dans
l'EEE, a argumenté la Commission.
Pressentant le veto de Bruxelles, Siemens et Alstom avaient
présenté de nouvelles concessions à la Commission à la fin janvier,
portant sur des activités représentant 4% du chiffre d'affaires de
l'entité qui devait naître de la fusion.
"Les mesures correctives proposées par Siemens ne suffisaient pas à
remédier aux graves problèmes de concurrence et n'auraient pas
suffi à prévenir une hausse des prix et une réduction du choix pour
les opérateurs ferroviaires et les gestionnaires d'infrastructure",
a tranché Bruxelles.
Alstom veut tourner la page
Alstom a pris acte de la décision de la Commission et fermé la
porte au dépôt d'un nouveau dossier. "Le rapprochement n'aura pas
lieu [...] Alstom va désormais se projeter dans un futur nouveau et
définir sa feuille de route stratégique incluant une allocation
appropriée du capital", a précisé le groupe dans un communiqué.
Le ministre français de l'économie, Bruno Le Maire, avait déploré
dès mercredi matin une "erreur économique" de la part de la
Commission européenne qui "empêche Alstom et Siemens, les deux
champions de la signalisation et du ferroviaire, de fusionner pour
avoir le même poids que le grand champion industriel chinois".
En réponse, Margrethe Vestager a estimé que les deux groupes
étaient "très compétitifs sur les marchés internationaux, où ils
remportent de nombreux appels d'offres". Le rejet de leur projet de
fusion "signifie que l'Europe a deux champions mondiaux plutôt
qu'un seul", a-t-elle ajouté au cours d'une conférence de presse à
Bruxelles.
En réaction à ce veto, les ministres de l'économie allemand et
français ont prévenu qu'ils présenteraient des propositions pour
faire évoluer les règles européennes en matière de concurrence.
Margrethe Vestager leur a répondu que la Commission avait déjà fait
une série de propositions visant notamment à améliorer l'accès des
entreprises européennes aux marchés internationaux, en particulier
celui de la Chine.
A 13h30, l'action Alstom gagnait 3,9% à 37,69 euros, tandis que
Siemens cédait 0,3% à 96,04 euros.
-Eric Chalmet et François Schott, Agefi-Dow Jones; 01 41 27 47 95;
echalmet@agefi.fr ed: LBO - ECH
Agefi-Dow Jones The financial newswire
(END) Dow Jones Newswires
February 06, 2019 07:47 ET (12:47 GMT)
Copyright (c) 2019 L'AGEFI SA
Alstom (EU:ALO)
Historical Stock Chart
From Mar 2024 to Apr 2024
Alstom (EU:ALO)
Historical Stock Chart
From Apr 2023 to Apr 2024