(Actualisation avec commentaires d'analystes et du directeur
général, Olivier Brandicourt)
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les résultats du deuxième trimestre de
Sanofi reçoivent lundi un bon accueil de la part des investisseurs,
le marché saluant également le relèvement des prévisions de
bénéfice sur l'année. Vers 16h00, l'action du premier groupe
pharmaceutique français progressait de 2,6% à 77,91 euros, en tête
des plus fortes hausses du CAC 40.
Si le deuxième trimestre s'est révélé "un peu plus difficile que le
premier trimestre, comme prévu", Sanofi affiche des performances
"légèrement supérieurs aux attentes", note le courtier Bryan
Garnier. Le chiffre d'affaires a progressé de 3,9% à taux de change
constant, à 8,63 milliards d'euros, sur la période d'avril à fin
juin, contre 8,44 milliards d'euros anticipé par le consensus.
Le résultat opérationnel s'est élevé à 2,16 milliards d'euros, en
hausse de 3% à taux de change constant, à comparer aux 2,08
milliard d'euros du consensus, tandis que le bénéfice net par
action a augmenté de 4,8% à 1,31 euro, soit 5 centimes de plus que
prévu par le marché.
Sur l'ensemble du semestre, le résultat net des activités,
l'indicateur de rentabilité utilisé par Sanofi qui exclut l'effet
des cessions et des acquisitions, a augmenté de 7,9% en données
publiées et de 7% à taux de change constants, à 3,41 milliard
d'euros. Le BNPA du semestre a progressé dans les mêmes proportions
pour atteindre 2,73 euros.
Le chiffre d'affaires du semestre est ressorti en amélioration de
5,9%, à 17,02 milliards d'euros. A taux de change constants, la
croissance est ressortie à 4,1%.
Forte dynamique des vaccins et des médicaments de spécialité
Pour 2019, Sanofi a s'attend désormais à une progression d'environ
5% de son bénéfice net par action (BNPA) des activités à taux de
change constants, soit le haut de la précédente fourchette de
prévisions. Jusqu'à présent, les dirigeants anticipaient une
croissance du BNPA des activités comprise entre 3% et 5% pour
2019.
En appliquant à l'ensemble de l'année les taux de change moyens de
juillet, les variations des devises devraient avoir un effet
positif estimé entre 1% et 2% sur le BNPA.
Le dynamisme des ventes de vaccins et de médicaments de
spécialités, combiné à un bon contrôle des coûts, expliquent le
relèvement des perspectives. A taux de change constants, les
dépenses opérationnelles sont demeurées stables (+0,1%) sur le
trimestre écoulé, avec une progression limitée à 1% sur le
semestre.
Le chiffre d'affaires de la division de médicament de spécialités
Sanofi Genzyme a progressé de 21,8% au deuxième trimestre, à 2,29
milliards d'euros, porté par la montée en puissance de Dupixent. Le
chiffre d'affaires du médicament s'est envolé de 168,2% à 496
millions d'euros, soutenu par la poursuite de la croissance dans la
dermatite atopique, qui a bénéficié de l'extension aux adolescents
depuis mi-mars, et d'un démarrage rapide dans l'asthme.
Dans le même temps, les ventes de vaccins ont augmenté de 24,7%
pour atteindre 1,02 milliard d'euros, en hausse de 24,7%. "Une
belle surprise expliquée principalement par une base de comparaison
favorable mais aussi par une nouvelle bonne dynamique des vaccins
contre la méningite", observe Oddo-BHF. En parallèle, la
décroissance de l'activité Diabète est "maîtrisée", note le
courtier, au vu de revenus en baisse de 7% à 1,29 milliard
d'euros.
La seule déception provient des ventes du traitement contre
l'hémophilie Eloctate, qui ont reculé de 11% à 171 millions
d'euros, en raison de la concurrence directe de Hemlibra, de Roche.
Pour autant, "les ventes des nouveaux produits compensent
clairement le déclin des médicaments plus anciens", résume Bryan
Garnier.
Un statut retrouvé de valeur de croissance
Pour les analystes de Citigroup, ces résultats constituent bien
"une preuve supplémentaire" de la nouvelle dynamique du groupe.
Après avoir longtemps fait figure de "value trap" (piège de valeur,
littéralement), Sanofi est en train de (re)devenir une valeur
"GARP" (growth at reasonnable price), c'est-à-dire une valeur de
croissance à prix raisonnable, souligne la banque.
Sans le "changement imminent" de directeur général, l'ampleur du
relèvement de des prévisions aurait probablement été plus grande,
estime d'ailleurs l'intermédiaire financier. Paul Hudson, qui
dirige la division pharmaceutique du groupe suisse Novartis depuis
2016, remplacera Olivier Brandicourt, qui a fait valoir ses droits
à la retraite, à compter du 1er septembre.
Le nouveau dirigeant arrive dans un groupe qui a réussi à rajeunir
son portefeuille de produits. "Nos efforts en R&D se sont
traduits par plusieurs résultats d'études positifs et des avancées
réglementaires", a d'ailleurs souligné Olivier Brandicourt,
directeur général de Sanofi.
"En termes d'approbation réglementaire, nous attendons des
décisions sur un certain nombre de nouvelles opportunités, dont le
Dupixent dans la dermatite atopique chez les adolescents et la
polypose nasosinusienne en Europe", a ajouté le dirigeant lors
d'une conférence téléphonique.
Pour son successeur, l'enjeu sera notamment de "renforcer le
pipeline et d'accéder à nouvelles thérapies géniques et
cellulaire", tout en "considér[ant] toutes les options pour
l'activité Santé Grand Public", estiment les analystes de
Citigroup.
-François Berthon et Dimitri Delmond, Agefi-Dow Jones; +33 1 41 27
47 93, fberthon@agefi.fr ed: ECH
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(END) Dow Jones Newswires
July 29, 2019 10:37 ET (14:37 GMT)
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