Les géants des biens de consommation se heurtent à la chute des émergents -Plus Europe
October 19 2018 - 6:42AM
Bourse Web Dow Jones (French)
LONDRES (Agefi-Dow Jones)--Une présence importante sur les marchés
émergents est souvent perçue comme le joyau de la couronne des
géants européens des produits de grande consommation comme Nestlé
ou Unilever. Le revers de la médaille devient cependant apparent à
mesure que la Réserve fédérale (Fed) relève ses taux d'intérêt: une
croissance rapide peut être compensée par les effets de change.
Unilever, qui produit notamment les glaces Ben & Jerry's et le
savon Dove, a publié jeudi "une croissance sous-jacente des
ventes", un indicateur très surveillé par les investisseurs qui
exclut les effets de change et de périmètre, de 3,8%. Ses rivaux
américains seraient ravis d'un tel taux: la croissance "organique"
de Procter & Gamble, une mesure comparable, s'est établie à 1%
seulement lors de l'exercice clos en juin 2018.
Cependant, le chiffre d'affaires d'Unilever en euros a diminué, en
raison d'un effet de change négatif de 5,2 points de pourcentage.
Les fluctuations du real brésilien, de la livre turque et du peso
argentin ont été particulièrement marquées. Unilever réalise près
de 60% de son chiffre d'affaires dans les pays émergents, comparé à
35% pour Procter & Gamble.
La vigueur de l'euro n'est qu'un problème de données publiées. Pour
ces entreprises, le véritable problème est la vigueur du dollar.
Les matières premières dont le prix est libellé en dollar, comme le
pétrole ou le papier, représentent une part importante du coût des
biens de consommation comme le shampooing, et de leurs emballages.
Ce problème pourrait s'aggraver si la Fed continue de resserrer
progressivement sa politique monétaire.
Les hausses de prix nécessaires pour compenser la chute du peso
argentin sont devenues si extrêmes qu'Unilever et Danone ont exclu
l'Argentine de leurs données sur la croissance sous-jacente au
troisième trimestre. La différence est sensible. En incluant
l'Argentine, la croissance du chiffre d'affaires d'Unilever à
données comparables n'aurait pas atteint 3,8%, mais 4,5%.
L'inclusion du Venezuela, où l'inflation atteint un taux à six
chiffres au moins, aurait permis à la croissance de dépasser 20%.
Mais ce n'est pas exactement le type de "croissance" que souhaitent
les entreprises.
Pour sa part, Nestlé a annoncé jeudi une croissance organique de
son chiffre d'affaires de 2,9% au troisième trimestre, mais ce taux
inclut l'Argentine. Le groupe agroalimentaire suisse retirera le
pays de ses données au quatrième trimestre.
Les consommateurs sont plus attentifs que jamais aux ingrédients
contenus dans les plats préparés que vendent les géants du secteur.
Les investisseurs feraient bien de se montrer tout aussi attentifs
à la croissance publiée des entreprises qui les produisent.
-Stephen Wilmot, The Wall Street Journal
(Version française Valérie Venck) ed: LBO
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(END) Dow Jones Newswires
October 19, 2018 06:22 ET (10:22 GMT)
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