En Europe, la consolidation des opérateurs télécoms se fait désirer - Plus Europe
July 29 2014 - 5:17AM
Bourse Web Dow Jones (French)
Rien à acheter, rien à vendre. Pour une entreprise du secteur
européen des télécommunications, il n'existe guère de situation
plus délicate.
La valorisation du secteur des télécoms en Europe a augmenté de 21%
au cours de l'année écoulée malgré des pressions constantes sur les
bénéfices. Le chiffre d'affaires des services mobiles a baissé à
chaque trimestre depuis la fin 2011, relève Citigroup.
Les espoirs des investisseurs reposent sur une éventuelle
propagation du mouvement de consolidation observé en Autriche, en
Irlande et en Allemagne au reste du Vieux continent.
Une consolidation probable en France et en Italie
Certains marchés semblent plus propices à une transaction que
d'autres. En France, les négociations entre Orange (ORA.FR) et
Bouygues Telecom ont été abandonnées au début du mois, mais un
rapprochement, dont tirerait également parti Iliad (ILD.FR), le
plus petit des quatre opérateurs français, serait en fin de compte
logique. Acquérir le réseau de Bouygues Telecom permettrait de
donner un réel coup d'accélérateur au plan de développement
d'Iliad.
Telecom Italia (TIT.MI), de son côté, dispose d'options que ne
préfigure pas sa valorisation actuelle, égale à 4,6 fois l'excédent
brut d'exploitation (Ebitda) attendu en 2015. Le groupe n'a pas
besoin de mener le mouvement de consolidation en Italie pour en
profiter. Si Wind, propriété du groupe russe VimpelCom (VIP), et
Hutchison Whampoa (0013.HK) s'allient pour créer un opérateur
disposant de près de 33% des abonnés à la téléphonie mobile dans le
pays, ils pourraient davantage se consacrer à l'amélioration de
leur revenu moyen par utilisateur plutôt qu'à la conquête de
nouveaux clients.
KPN et Mobistar risquent de manquer le coche
Cependant, d'autres opérateurs pourraient être tenus à l'écart de
la vague de consolidation du secteur. Ainsi, le néerlandais KPN
(KPN.AE), qui a vendu sa filiale allemande E-Plus pour régler ses
problèmes de dette, dépend désormais d'un redressement de ses
bénéfices aux Pays-Bas, où un quatrième opérateur, Tele2
(TEL2-B.SK), construit son propre réseau de téléphone mobile de
quatrième génération (4G). Et l'intérêt du milliardaire mexicain
Carlos Slim pour le groupe ressemble à un souvenir lointain.
En Belgique, Mobistar (MOBB.BT) pourrait également se retrouver
seul. Le déclin du chiffre d'affaires des services mobiles a
ralenti, mais la valorisation est soutenue par les spéculations
autour d'un éventuel rachat. Le câblo-opérateur Telenet (TNET.BT)
est le candidat le plus probable à un rachat, mais il n'a guère
intérêt à se précipiter. D'autant que le principal actionnaire de
Mobistar, Orange, semble peu enclin à céder ses parts.
Une nouvelle phase de consolidation dans le secteur européen des
télécoms constituerait une aubaine pour les investisseurs. Mais
après la hausse de l'année écoulée, mieux vaut se montrer
sélectif.
-Renée Schultes, The Wall Street Journal
(Version française Valérie Venck)