Par Antoine Landrot





PARIS (Agefi-Dow Jones)--Alstom doit souhaiter que l'information soit fausse : ses concurrents directs Siemens et Bombardier seraient sur le point de nouer une alliance dans le ferroviaire. Selon Bloomberg, confirmé ensuite par Reuters, les deux groupes industriels souhaiteraient mettre en commun leurs activités dans une société commune.



La coentreprise afficherait un bénéfice opérationnel de 1,28 milliard de dollars au titre de l'exercice 2016, ce qui, en fonction des multiples des concurrents cotés, la valoriserait entre 14 et 27 milliards de dollars. La Société Générale valorise la division Mobility de Siemens 7,2 milliards d'euros (qui comprend d'autres activités comme les systèmes de parking et la gestion de trafic), tandis que Veritas Investment évalue le pôle transport de Bombardier à au moins 7 milliards de dollars.



Si l'information se vérifiait (aucun des protagonistes ne fait de commentaire), ce serait une mauvaise nouvelle pour Alstom, qui se retrouverait isolé face au chinois CRRC Corporation, numéro un mondial constitué en 2015 par la fusion des deux leaders locaux.



Or, le français est vulnérable : il s'est recentré sur le ferroviaire depuis qu'il a vendu son pôle énergie à General Electric en 2015, alors que Bombardier et Siemens restent des conglomérats, même s'ils ont réduit l'éventail de leurs activités ces derniers temps. Les possibilités d'alliances s'amenuisent : l'italien Finmeccanica a vendu son activité au japonais Hitachi en 2015. Ironie du sort, la même année le patron de Siemens Joe Kaeser avait minimisé l'éventualité d'un rapprochement avec Alstom dans le ferroviaire.



La Bourse ne s'y est pas trompée : alors que l'action Siemens a atteint un record historique de 129,80 euros hier en séance et que celle de Bombardier a terminé en hausse de 7,2%, le cours d'Alstom a clos en baisse de 2,75% (à 27,75 euros), passant de +1,3% à -4,1% en un quart d'heure suite à la diffusion de l'information.



Le joint-venture formé par Siemens et Bombardier afficherait un chiffre d'affaires de 16 milliards de dollars - mais resterait encore deux fois plus petit que CRRC. En outre, les deux conglomérats résoudraient une partie de leurs difficultés. Endetté à hauteur de 9 milliards de dollars, Bombardier cherchait à céder ses activités ferroviaires et a ouvert le capital de sa filiale à la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) à hauteur de 30% en 2015. Siemens avait dû réorganiser sa filière ferroviaire en difficulté.



Mais les obstacles ne sont pas absents : les deux groupes devraient convaincre à la fois les syndicats et les autorités de la concurrence.





-Antoine Landrot, L'Agefi ed: VLV





"Le Market Blog" est le blog économique et financier de l'agence Agefi-Dow Jones.





(END) Dow Jones Newswires



April 12, 2017 03:01 ET (07:01 GMT)




Copyright (c) 2017 Dow Jones & Company, Inc.
Alstom (EU:ALO)
Historical Stock Chart
From Mar 2024 to Apr 2024 Click Here for more Alstom Charts.
Alstom (EU:ALO)
Historical Stock Chart
From Apr 2023 to Apr 2024 Click Here for more Alstom Charts.