MONTRÉAL, le 15 avril 2024 /CNW/ - Les nouvelles
dépenses d'Ottawa pour le
logement, annoncées avant le budget, représentent un effort louable
d'augmentation du nombre de logements, mais cela demeure
insuffisant.
La Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL)
prévoit qu'il faudrait construire
3,4 millions de logements d'ici 2030 pour avoir une offre
suffisante afin d'assurer un retour à l'abordabilité. Or, si ce
n'est pas abordable, c'est impossible de se loger.
« L'intention du gouvernement est bonne, mais ça ne
permettra pas d'atteindre l'abordabilité dans le secteur du
logement d'ici 2030. La demande est telle, qu'une stratégie
canadienne en consultation avec tous les partenaires impliqués,
dont les provinces, serait essentielle pour faire en sorte que
toute la population puisse avoir accès à un logement décent, et ce,
à coût accessible », affirme Caroline
Senneville, présidente de la CSN, précisant que le
financement et la main-d'œuvre devront être au rendez-vous si l'on
veut que ce méga chantier aboutisse enfin.
La CSN estime que le déficit ne devrait pas empêcher de voir
plus grand sur cet enjeu crucial. Le directeur parlementaire du
budget estimait l'an dernier que le gouvernement fédéral pouvait
accroître ses dépenses de 1,7 % du PIB, ou 49,5 G$, sans
nuire à sa viabilité financière à long terme. Il serait par
ailleurs possible d'augmenter les revenus d'Ottawa tout en assurant une meilleure
redistribution de la richesse. La CSN propose, par exemple, une
taxe sur les services numériques pour les géants du web, laquelle
avait déjà été envisagée par le gouvernement fédéral. Comme il n'y
a toujours pas d'entente multilatérale pour imposer ces
entreprises, le Canada devrait
mettre en place une telle taxe, dès 2024, comme annoncé dans le
précédent budget.
Des promesses toujours en
plan
Alors que le gouvernement Trudeau est en place depuis 2015, la
réforme de l'assurance-emploi n'a toujours pas été réalisée et
quelque 60 % des Canadiennes et des Canadiens qui perdent leur
emploi n'ont pas le droit à des prestations. Les syndicats et
plusieurs groupes communautaires exigent depuis plusieurs années
des changements fondamentaux. Rien n'est fait.
Le régime d'assurance médicaments universel n'est pas encore en
place, mais la CSN salue le premier pas dans cet important dossier.
Il faudra toutefois aller plus loin que la couverture de deux
médicaments et pour cela, il faudra une entente avec les
provinces.
La décarbonisation de l'économie canadienne piétine.
Ottawa doit être au rendez-vous
pour appuyer des moyens concrets de réduction des émissions de
carbone, comme l'augmentation de l'offre en transport en commun.
« Les intentions sont là, mais l'atteinte des objectifs prend
énormément de temps », conclut la présidente de la CSN, qui
estime qu'il serait pourtant possible de se donner les moyens de
faire ce qui doit être fait pour l'avenir de nos enfants.
À propos
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre
pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et
durable. À ce titre, elle s'engage dans plusieurs débats qui
intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de
330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base
sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi
que sur une base régionale dans 13 conseils centraux,
principalement sur le territoire du Québec.
SOURCE CSN