MONTRÉAL, le 14 mai 2024 /CNW/ - Avec les offres
présentées aux travailleuses des centres de la petite enfance (CPE)
du Québec, le gouvernement se dirige droit dans le mur, lui qui
avait pourtant promis de recruter 18 000 nouvelles éducatrices
d'ici 2026 pour être en mesure d'offrir les 37 000 places
subventionnées prévues dans son Grand chantier pour les
familles.
Le ministère de la Famille présentait ce matin ses offres
aux travailleuses en CPE affiliées à la CSN. « Le gouvernement
envoie un mauvais message aux travailleuses, qui sont de plus en
plus nombreuses à quitter le secteur, déplore la représentante des
CPE à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN),
Stéphanie Vachon. Les offres actuelles du gouvernement ne
permettront pas de résoudre la pénurie de personnel ni les bris de
services qui menacent les CPE de la province. »
Les 12 500 travailleuses affiliées à la CSN revendiquent
plus d'outils ainsi qu'un important rattrapage salarial pour mener
à bien leur mission auprès des tout-petits.
« Le gouvernement doit être cohérent : il doit offrir aux
travailleuses des conditions à la hauteur des exigences
législatives qui encadrent la qualité du service en CPE. C'est la
seule façon d'attirer du personnel formé et outillé pour relever
tous les défis de la profession », insiste Mme Vachon.
Pour la CSN, la solution passe par un important rattrapage
salarial. « Le secteur ne peut pas fonctionner avec des rattrapages
salariaux aux 20 ans seulement. La parité avec le secteur
public est essentielle », résume Mme Vachon.
« Dans l'actuelle pénurie de main-d'œuvre, les travailleuses en
CPE ont le choix. Elles sont de plus en plus nombreuses à se
diriger vers le secteur scolaire, ajoute la vice-présidente
responsable des secteurs privés à la FSSS-CSN, Lucie Longchamp. Pour respecter ses promesses de
création de places dans le réseau et d'ouverture de nouveaux CPE,
le gouvernement doit recruter plus de travailleuses et être à
l'écoute, car avec les conditions de travail actuelles, il n'y
arrivera tout simplement pas. »
« Le gouvernement a beau promettre de développer le modèle des
CPE et d'offrir une place aux quelque 29 000 enfants sur sa
liste d'attente, force est de constater que le réseau se trouve en
piteux état. Ses travailleuses sont fatiguées, voire épuisées. Le
ministère de la Famille doit absolument profiter de cette
négociation pour améliorer les conditions de travail et les
services éducatifs à l'enfance », conclut la présidente de la CSN,
Caroline Senneville.
Fortement mobilisées
Les travailleuses en CPE de partout au Québec sont prêtes à
négocier depuis plus d'un an. Fortes de leur dernière lutte, qui a
démontré la grande solidarité des travailleuses de l'ensemble des
appellations d'emplois, elles sont prêtes pour cette nouvelle
mobilisation.
À propos
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN)
constitue l'organisation syndicale la plus importante dans le
secteur des centres de la petite enfance (CPE) au Québec. Elle
regroupe 80 % des CPE syndiqués, pour
12 500 travailleuses et travailleurs.
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre
pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et
durable. À ce titre, elle s'engage dans plusieurs débats qui
intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de
330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base
sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur
une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement
sur le territoire du Québec.
SOURCE CSN