LONGUEUIL, QC, le 16 avril 2024 /CNW/ - L'Union des
producteurs agricoles (UPA) est déçue de l'absence d'aide
spécifique au secteur agricole canadien, malgré des besoins
évidents dans la majorité des provinces au pays.
« La responsabilité de venir en aide au secteur agricole
n'incombe pas uniquement aux gouvernements des provinces.
L'inflation, l'augmentation des coûts de production et
l'endettement touchent l'ensemble des fermes au pays. Il
appartenait donc au gouvernement canadien d'aller au-delà de sa
participation habituelle au financement des programmes fédéraux et
provinciaux », a déclaré Martin Caron.
Selon Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), le revenu net
total du secteur agricole canadien a chuté de 43,5 % en
2023 et diminuera de 11,5 % cette
année. Des milliers d'entreprises agricoles du Nouveau-Brunswick
(-50,7 % en 2023), du Québec (-49,2 % en 2023; -86,5 % en 2024), de
l'Ontario (-39,6 % en 2024), du
Manitoba (-33,6 % en 2023, -26 %
en 2024), de la Saskatchewan
(-46,6 % en 2023) et de
l'Alberta (-63,4 % en 2023) vivent
de façon particulièrement difficile le contexte économique actuel,
mettant en péril non seulement leur pérennité à très court terme,
mais aussi la sécurité alimentaire des Canadiennes et des
Canadiens.
Rappelons que la dette du secteur agricole canadien est passée
de 71,8 G$ en 2012 à 138,9 G$ en 2022 (+93,5 %). Les
augmentations successives du taux directeur ont donc des
répercussions importantes sur la rentabilité des entreprises,
chaque hausse de 1 % entraînant, à terme, plus de 1,3 G$
en dépenses d'intérêts.
Ajoutons que le soutien agricole au Canada est l'un des plus faibles au monde,
c'est-à-dire moindre que la moyenne des pays de l'Organisation de
coopération et de développement économiques, que celle des pays de
l'Union européenne et que celle des États-Unis. Les productrices et
producteurs agricoles canadiens reçoivent aussi un soutien moins
élevé que celui accordé aux agriculteurs d'autres pays comparables
en ce qui concerne l'adaptation aux changements climatiques, selon
un rapport publié l'automne dernier par RBC Banque Royale.
L'absence de mesures budgétaires directement liées à la future
Stratégie pour une agriculture durable, lancée en cours d'année,
est donc particulièrement décevante.
Parmi les mesures budgétaires d'intérêt, mentionnons :
- un montant additionnel de 64 M$ pour l'année 2024-2025 afin de
soutenir le plafond de 250 000 $ de la partie sans intérêt du
Programme de paiements anticipés (PPA), comme annoncé récemment par
AAC. Rappelons que le gouvernement a temporairement fait passer le
plafond de la partie sans intérêt du PPA de 100 000 $ à 250 000 $
en 2022 et à 350 000 $ en 2023;
- 24 M$ par année sur deux ans pour l'Agence canadienne
d'inspection des aliments, Santé Canada et l'Agence de la santé publique du
Canada afin de maintenir le
programme d'inspection de l'encéphalopathie spongiforme bovine
(maladie de la vache folle);
- des modifications à venir à la Loi sur Financement agricole
Canada pour favoriser
l'investissement de capital de risque et le déploiement de
technologies visant à atténuer les changements climatiques;
- le lancement de consultations, en juin prochain, sur
l'interopérabilité et le droit à la réparation;
- diverses mesures fiscales touchant le traitement des gains en
capital dont l'effet combiné dépendra de la situation individuelle
des producteurs et productrices agricoles.
SOURCE Union des producteurs agricoles