La prise de relais provinciale pour relancer la croissance
canadienne est nettement enclenchée
TORONTO, le 23 nov. 2015 /CNW/ - Selon un nouveau rapport de
Marchés financiers CIBC, la Colombie-Britannique et
l'Ontario ont clairement pris le
relais et devraient s'imposer, l'année prochaine, comme les
principaux moteurs pour relancer une croissance économique
canadienne toujours au ralenti.
Le rapport prévoit une croissance de 2,8 % pour l'économie
de la Colombie-Britannique en 2016, soit la plus forte parmi
toutes les provinces, juste devant celle de l'Ontario, dont la croissance du PIB réel
devrait être de 2,4 %. L'Alberta, qui jouait auparavant les premiers
rôles, aura du mal à remonter la pente, la faute à une croissance
attendue de seulement 0,7 % l'an prochain, qui fera suite à
une contraction qui devrait s'établir à 1,2 %
pour 2015.
« L'économie canadienne a dévié de sa trajectoire en raison
de la faiblesse de la croissance mondiale, certes, mais au-delà de
la perspective nationale, surtout en raison des revers de fortune
essuyés au niveau provincial », affirme Avery Shenfeld, économiste en chef, Marchés
financiers CIBC, et coauteur du rapport Provincial
Outlook: The Changing of the Guard avec les économistes
Nick Exarhos et Andrew Grantham. « Le centre du
Canada devrait connaître une
croissance solide, tout comme les économies de l'Ontario et du Québec qui s'appuient sur une
production manufacturière intensive. Les grands honneurs sont
toutefois promis à la Colombie-Britannique, qui est la province
ayant le plus profité de ses investissements à l'étranger et de sa
proximité avec certaines des régions des États-Unis qui connaissent
la plus forte croissance actuellement. »
Avant l'effondrement des prix du pétrole entre 2006 et 2014, l'écart cumulé au niveau du
PIB réel était de 10 % entre les trois provinces les plus
importantes productrices d'énergie que sont l'Alberta, la Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador, et le reste du Canada. Le rapport indique que le fossé est en
train de se réduire et que la tendance devrait se maintenir au
cours des deux prochaines années.
« Le relais pour la relance de la croissance du
Canada a clairement été
pris », souligne M. Shenfeld.
À l'échelle nationale, les prévisions annoncent un rebond à
1,9 % de croissance réelle en 2016
et à 2,1 % en 2017, sur la base d'une projection
de 1,1 % pour cette année.
« La baisse du PIB du Canada s'explique en grande partie par
l'importante réduction des investissements dans les secteurs
minier, pétrolier et gazier au cours de l'année écoulée. Or, cette
réduction pourrait s'atténuer en 2016, même si la tendance
devrait rester négative dans ce secteur », explique M.
Shenfeld.
Toujours selon le rapport, les effets multiplicateurs négatifs
des ralentissements dans le secteur de l'énergie continueront à se
faire sentir en 2016 dans des domaines comme la vente au
détail et l'immobilier commercial, mais ils toucheront des
activités énergétiques dont la reprise se fera à partir d'un niveau
plus bas. Ainsi, si ces ralentissements pèseront toujours en
Alberta, en Saskatchewan et à Terre-Neuve-et-Labrador, ils nuiront moins à la croissance du
PIB du Canada.
La baisse du dollar canadien permettra de relancer l'économie et
de lancer la première phase d'augmentation des dépenses
d'infrastructure au niveau fédéral, afin de compenser en partie la
faiblesse de l'exploitation pétrolière.
Il est expliqué dans le rapport que, tant que les montants des
investissements fédéraux dans les infrastructures n'auront pas été
alloués, les provinces de l'Ontario, de la Colombie-Britannique et de la
Nouvelle-Écosse pourront faire valoir leurs arguments pour
démontrer que ce sont elles qui ont les plus grands atouts pour en
faire le meilleur usage. Par ailleurs, la Nouvelle-Écosse pourra
s'appuyer sur l'essor de la construction navale pour se démarquer
des autres provinces de l'Atlantique et se placer en bonne position
pour profiter du budget consacré à la Défense.
En Alberta, les dépenses en
infrastructure à l'échelon provincial devraient permettre à
l'économie de retrouver des couleurs au cours de l'année à venir.
M. Shenfeld explique toutefois : « En bout de ligne, la
province espère que la reprise des activités dans le secteur de
l'énergie se produira suffisamment tôt pour contrebalancer les
effets des compressions budgétaires à venir. »
La faiblesse actuelle du dollar canadien devrait soutenir la
production manufacturière, avec les provinces de l'Ontario et du Québec comme principales
bénéficiaires, en permettant non seulement l'augmentation immédiate
des exportations, mais aussi la construction ou l'agrandissement
d'usines au fil du temps.
Selon le rapport, l'effet stimulant de la baisse du dollar sur
le tourisme passe un peu plus inaperçu. « La
Colombie-Britannique et l'Île-du-Prince-Édouard sont les provinces
dans lesquelles ce secteur à potentiel de croissance représente la
part la plus importante du PIB, mais d'autres provinces pourraient
aussi profiter, dans une moindre mesure, de la diminution du
magasinage de l'autre côté de la frontière », assure M.
Shenfeld.
Toutefois, malgré le passage de témoin entre provinces pour
mener la croissance, une grande tendance se maintiendra.
En effet, toujours selon le rapport, la croissance économique
restera la plus faible dans les provinces de l'Atlantique, qui
accordent la place la moins importante à la production
d'énergie.
M. Shenfeld poursuit : « Les données démographiques
permettent de prévoir l'avenir à moyen terme. Or, les provinces de
l'Atlantique ont une population active en déclin et des taux de
croissance potentielle et réelle assez faibles depuis 2006.
Dans ces régions, une année où la croissance du PIB est aussi
faible que 1 % peut être considérée comme une bonne année au
regard de son influence sur le taux de chômage. »
Vous pouvez consulter le rapport intégral de Marchés
financiers CIBC à l'adresse :
http://research.cibcwm.com/economic_public/download/einov15.pdf
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SOURCE Banque Canadienne Impériale de Commerce