Mark F. Bear (Massachusetts Institute of Technology, Cambridge, Etats-Unis)David J. Porteous (University of Edinburgh, Edinburgh, Royaume-Uni) etThomas Bourgeron (Institut Pasteur - CNRS, Paris, France)

Le 26e Prix Plasticité Neuronale de la Fondation Ipsen à été décerné à trois chercheurs pour leurs travaux sur l’influence des gènes, en particulier ceux qui s’expriment au niveau des synapses sur la survenue des maladies psychiatriques: Mark F. Bear (Massachusetts Institute of Technology, Cambridge, Etats-Unis), David J. Porteous (University of Edinburgh, Edinburgh, Royaume-Uni) et Thomas Bourgeron (Institut Pasteur - CNRS, Paris, France). Le Prix Plasticité Neuronale a été décerné le 8 juillet 2015 durant l’IBRO World Congress (International Brain Research Organisation) à Rio de Janeiro, par un jury international présidé par Nikos Logothetis (Max Planck Institute for Biological Cybernetics, Tübingen, Allemagne).

Les lauréats

Mark F. Bear est investigateur au Howard Hughes Medical Institute et Professeur de neuroscience au Picower Institute for Learning and Memory, Massachusetts Institute of Technology. Le Dr Bear a exercé les fonctions de directeur de l'Institut Picower de 2007 à 2009. Avant d'arriver au MIT en 2003, il a été à la faculté de médecine de la Brown University pendant 17 ans. Après sa licence en science à Duke University, il a obtenu son doctorat en neurobiologie à Brown. Il a suivi une formation postdoctorale auprès de Wolf Singer à l'Institut Max Planck pour la recherche cérébrale à Francfort, en Allemagne, et auprès de Leon Cooper à Brown. Le laboratoire de Bear a considérablement fait progresser les connaissances concernant la façon dont le cortex cérébral est modifié par l'expérience. On lui doit des découvertes fondamentales sur la plasticité synaptique bidirectionnelle, la métaplasticité, les bases moléculaires de l'amblyopie (cause de déficience visuelle chez les enfants) et sur la physiopathologie du syndrome de l'X fragile (la plus fréquente des causes héréditaires de déficience intellectuelle et d'autisme). Il s’efforce de contribuer à ce que ces connaissances sur la physiopathologie de l'autisme puisse déboucher sur la mise au point de nouveaux traitements.

David J. Porteous préside le département génétique et médecine moléculaires humaines de l’Institute of Genetics and Molecular Medicine (www. igmm.ed.ac.uk) à Édimbourg, une des universités figurant au « top 20 » mondial. Il est membre de la Royal Society of Edinburgh, du Royal College of Physicians d’Édimbourg, de l’Academy of Medical Sciences et de l'EMBO. En 2013, il a reçu de la Reine le prix OBE pour ses contributions à la science. Pendant plus de 20 ans, il a utilisé la génétique et la génomique pour identifier les gènes qui déterminent le risque de développer des maladies mentales. On lui doit en particulier la découverte du gène DISC1 en 2000. Ce travail a établi un nouveau paradigme en génétique psychiatrique du type « un gène, plusieurs maladies », que l’on considère aujourd’hui comme l'une des découvertes les plus importantes dans ce domaine (cité parmis le « Breakthrough 2005 » du magazine Science). En 2003, il a fondé la Generation Scotland, une cohorte de 24 000 participants appartenant à 7 000 groupes familiaux, afin d’étudier un large éventail de caractéristiques médicalement pertinentes, y compris celles en relation avec la personnalité, l'humeur et la santé mentale. Il recherche actuellement les facteurs génétiques et environnementaux qui déterminent le risque et la résilience face à un trouble dépressif majeur, une première étape vers la réalisation d’une médecine prédictive et de précision.

Thomas Bourgeron a débuté sa carrière de chercheur en s'intéressant aux mitochondries des plantes, avant d’aborder l’étude des maladies neurologiques. Il est arrivé à l'Institut Pasteur à Paris pour étudier la génétique des pathologies du spectre de l'autisme (TSA). En 2003, son groupe a publié les premières mutations associées au TSA, faisant le lien entre gènes et synapses dans cette maladie complexe. Nommé Professeur à l'Université Diderot à Paris et directeur de l'Unité pour la Génétique humaine et les fonctions cognitives dans le service de neuroscience à l'Institut Pasteur en 2008, il a été élu à l’Académie des Sciences française en 2014. Son groupe comprend des généticiens, des neurobiologistes et des cliniciens désireux d’étudier la susceptibilité génétique au TSA. Leur recherche porte actuellement sur l'architecture génétique du TSA, combinant des technologies de séquençage du génome entier à des approches originales de phénotypage utilisant l'imagerie cérébrale, la biochimie, les cellules IPS ainsi que les évaluations cliniques des patients. Ce groupe pluridisciplinaire a pour but de faire des découvertes basées sur les connaissances afin d'offrir un meilleur diagnostic, des soins améliorés et une meilleure intégration des individus présentant un TSA.

Le Prix Plasticité Neuronale

Créé en 1990, le Prix Plasticité Neuronale de la Fondation Ipsen compte au nombre de ses récipiendaires des scientifiques majeurs : Albert Aguayo (Montréal, 1990), Anders Bj�rklund (Lund, 1990), Fred Gage (La Jolla, 1990), Ursula Bellugi (La Jolla, 1991), Wolf Singer (Francfort, 1990), Torsten Wiesel (New York, 1991), Philippe Ascher (Paris, 1992), Kjell Fuxe (Stockholm, 1992), Terje Lomo (Oslo, 1992), Per Andersen (Oslo, 1993), Masao Ito (Wako Saitama, 1993), Constantino Sotelo (Paris, 1993), Mariano Barbacid (Princeton, 1994), Yves Barde (Planegg-Martinsried, 1994), Hans Thoenen (Planegg-Martinsried, 1994), Jacques Mehler (Paris, 1995), Brenda Milner (Montréal, 1995), Mortimer Mishkin (Bethesda, 1995), Friedrich Bonhoeffer (Tubingen, 1996), Corey Goodman (Berkeley, 1996), Marc Tessier-Lavigne (San Francisco, 1996), Antonio Damasio (Iowa City, 1997), Richard Frackowiac (Londres, 1997), Michael Merzenich (San Francisco, 1997), Heinrich Betz (Francfort, 1998), Gerald Fischbach (Boston, 1998), Uel McMahan (Stanford, 1998), Masakazu Konishi (Pasadena, 1999), Peter Marler (Davis, 1999), Fernando Nottebohm (Millbrook, 1999), Tomas H�kfelt (Stockholm, 2000), Lars Olson (Stockholm, 2000), Lars Terenius (Stockholm, 2000), Albert Galaburda (Boston, 2001), John Morton (Londres, 2001), Elisabeth Spelke (Cambridge, USA, 2001), Arturo Alvarez-Buylla (San Francisco, 2002), Ronald Mc Kay (Bethesda, 2002), Sam Weiss (Calgary, 2002), François Clarac (Marseille, 2003), Sven Grillner (Stockholm, 2003), Serge Rossignol (Montréal, 2003), James Gusella (Boston, 2004), Jean-Louis Mandel (Strasbourg, 2004), Huda Y. Zoghbi (Houston, 2004), Ann Graybiel (Cambridge, USA, 2005), Trevor Robbins (Cambridge, UK, 2005), Wolfram Schultz (Cambridge, UK, 2005, Eckhart D. Gundelfinger (Magdeburg, 2006), Mary B. Kennedy (Pasadena, 2006), Morgan Sheng (Cambridge, USA, 2006), Nikos K. Logothetis (Tübingen, 2007), Keiji Tanaka (Wako, 2007), Giacomo Rizzolati (Parma, 2007), Jean-Pierre Changeux (Paris, 2008), Peter W. Kalivas (Charleston 2008), Eric J. Nestler (Dallas, 2008), Alim-Louis Benabid (Grenoble, 2009), Apostolos P. Georgopoulos (Minneapolis, 2009) , Miguel A. L. Nicolelis (Durham, 2009), Thomas Insel (Bethesda, 2010), Bruce Mc Ewen (New York, 2010) and Donald Pfaff (New York, 2010), Helen Neville (Eugene, 2011), Isabelle Peretz (Montréal, 2011), Robert Zatorre (Montréal, 2011), Catherine Dulac (Boston, 2012), Richard G. Morris (Edinburgh, 2012), J. David Sweatt (Birmingham, 2012), Tim V.P. Bliss (London, 2013), Richard G. M. Morris (Edinburgh, 2013), Yadin Dudai (Rehovot, 2013), Barry J. Everitt (Cambridge, UK, 2014), George F. Koob (La Jolla, 2014) et Michel Le Moal (Bordeaux, 2014).

Le jury : Nikos Logothetis (Max-Planck Institute for Biological Cybernetics, Tübingen, Allemagne) President, Alim-Louis Benabid (CEA, CHU de Grenoble, Inserm, Université Joseph Fourier, Grenoble, France), Joël Bockaert (CNRS UMR 5203, Montpellier, France), Alexis Brice (CRICM UMRS 975 - Hôpital de la Pitié Salpêtrière, Paris, France), Yves Christen (Fondation IPSEN, Paris, France), Stanislas Dehaene (Centre NeuroSpin, CEA/SAC/DSV/I2BM, Gif-sur-Yvette, France), Kjell Fuxe (Karolinska Institutet, Stockholm, Suède), Fred Gage (Salk Institute for Biological Studies, La Jolla, Etats-Unis), Ann Graybiel (Massachusetts Institute of Technology, Cambridge, Etats-Unis), Wolf Singer (Max-Planck Institute for Brain Research, Francfort, Allemagne).

La Fondation Ipsen

Créée en 1983 sous l'égide de la Fondation de France, la Fondation Ipsen a pour vocation de contribuer au développement et à la diffusion des connaissances scientifiques. Inscrite dans la durée, l'action de la Fondation Ipsen vise à favoriser les interactions entre chercheurs et cliniciens, échanges indispensables en raison de l'extrême spécialisation de ces professions. L'ambition de la Fondation Ipsen est d'initier une réflexion sur les grands enjeux scientifiques des années à venir. La Fondation a développé un important réseau international d'experts scientifiques qu’elle réunit régulièrement dans le cadre de Colloques Médecine et Recherche, consacrés à six grands thèmes: la maladie d'Alzheimer, les neurosciences, la longévité, l'endocrinologie, l'arbre vasculaire et le cancer. Par ailleurs, la Fondation Ipsen a initié, à partir de 2007, plusieurs séries de réunions en partenariat avec le Salk Institute, le Karolinska Institutet, le Massachusetts General Hospital, les Days of Molecular Medicine Global Foundation, ainsi qu’avec les revues Nature, Cell et Science. La Fondation Ipsen a publié plus d’une centaine d’ouvrages et a attribué plus de 250 prix et bourses à des scientifiques et chercheurs en biomédecine.www.fondation-ipsen.org

Isabelle de Segonzac, Image SeptE-mail : isegonzac@image7.frTél. : +33 (0)1 53 70 74 70