François Berthon,



Agefi-Dow Jones





PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le pire n'est jamais certain. Sanofi a créé la surprise avec ses résultats du premier trimestre 2021. Le laboratoire pharmaceutique a su générer un bénéfice net par action des activités en hausse à 1,61 euro, en croissance de 5,1%, là où les analystes tablaient en moyenne sur 1,38 euro, soit un écart important de 17% par rapport aux anticipations. En Bourse, la publication est saluée mercredi par une hausse de 2,5%, à 87,4 euros.



Faire mieux qu'au premier trimestre 2020 s'annonçait pourtant difficile. Il y a un an, la constitution de stocks dans les circuits de distribution en raison de la pandémie de Covid-19 avait brièvement gonflé les bénéfices. De plus, l'effet de change était particulièrement défavorable et les ventes de médicaments d'automédication du pôle de Santé Grand Public avaient alors souffert de la distanciation physique imposée par les gouvernements, qui avait limité les pathologies hivernales.



Cependant, "une marge brute légèrement plus élevée et des dépenses d'exploitation plus faibles que prévu ont permis d'améliorer le résultat d'exploitation de 15%", note Jefferies.



La croissance exponentielle du Dupixent



Mais surtout, "les vecteurs de croissance [ont été] au rendez-vous", souligne Oddo BHF. En particulier, le Dupixent, le médicament phare de Sanofi et de son partenaire américain Regeneron, a vu ses ventes s'envoler de 45,6%, dépassant le milliard d'euros pour la première fois au cours d'un seul trimestre. La montée en puissance de ce médicament d'immunologie, se poursuit à grande vitesse, aussi bien aux Etats-Unis qu'en Europe.



Son réservoir de croissance reste immense alors que le produit vient tout juste d'être inscrit - depuis mars de cette année - sur la liste nationale des médicaments remboursés en Chine. D'abord prescrit pour le traitement de la dermatite atopique -- une forme d'eczéma - puis de l'asthme et de la polypose nasosinusienne, le Dupixent est également voué à étendre progressivement ses domaines d'application.



Notamment, le produit bénéficie aux Etats-Unis de la procédure accélérée accordée aux thérapies dites "de rupture" pour son développement dans le traitement de l'œsophagite à éosinophiles, une affection chronique et progressive de l'œsophage qui altère son fonctionnement. Des études avancées sont également en cours dans la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), ou des maladies de la peau comme le prurigo nodulaire, l'urticaire chronique spontanée ou encore la pemphigoïde bulleuse.



L'objectif que s'est fixé par Sanofi de réaliser, à maturité, plus de 10 milliards d'euros de ventes pour ce médicament, risque donc d'apparaître de plus en plus crédible. Une bonne nouvelle en soi mais qui pourrait alimenter les craintes d'une trop grande dépendance. D'où l'attention portée par la communauté financière au développement reste du portefeuille de Médecine de spécialités, dont le Dupixent a représenté 36,2% des ventes au premier trimestre.



Le "pipeline" scruté de près



Sur ce point, les résultats cliniques positifs annoncés le 26 avril sur le nirsevimab, un anticorps développé pour la prévention des infections causées par un virus respiratoire chez le nourrisson, alimentent l'espoir. Ils marquent "un moment décisif", en "s'attaqu[ant] au problème de la mauvaise perception du pipeline par les investisseurs", n'hésitent pas à affirmer les analystes de Citi.



Ce médicament pourrait générer un milliard d'euros de ventes d'ici 2030, selon la banque. D'autres bonnes nouvelles sur le pipeline sont néanmoins nécessaires pour consolider la confiance dans les perspectives de croissance.



A court terme, les marchés surveilleront donc attentivement cette année les résultats cliniques attendus sur le traitement Amcenestrant en deuxième et troisième ligne du cancer du sein, et sur le rilzabrutinib contre le pemphigus vulgaire, une affection responsable de l'apparition de cloques sur la peau.



Dans le domaine des vaccins, les résultats attendus le mois prochain sur le vaccin anti-Covid-19 fondé sur la technique de fabrication à base de protéines recombinantes, seront évidemment scrutés de près. Sur le plan de l'image, le droit à l'erreur ne semble plus permis après le retard de plusieurs mois déjà subi par ce vaccin développé avec le britannique GSK.



Le marché a besoin de savoir que champion français de la pharmacie, même distancé, est encore dans la course.



-François Berthon, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 93; fberthon@agefi.fr ed: ECH



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(END) Dow Jones Newswires



April 28, 2021 10:53 ET (14:53 GMT)




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