PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le spécialiste des terminaux et des solutions de paiement Ingenico a abaissé mercredi ses objectifs pour 2020 dans le contexte du Covid-19, après avoir enregistré une hausse de son chiffre d'affaires au premier trimestre malgré les premières répercussions de la pandémie.

Le groupe anticipe désormais une baisse organique à un chiffre dans la fourchette moyenne à haute de son chiffre d'affaires en 2020, sur la base de différents scénarios de retour à la normale des activités. En termes de rentabilité, Ingenico prévoit une marge d'excédent brut d'exploitation supérieure à 21% du chiffre d'affaires.

La société tablait précédemment sur une croissance organique du chiffre d'affaires net comprise entre 4% et 6% et sur un Ebitda supérieur à 650 millions d'euros.

Par ailleurs, le conseil d'administration d'Ingenico a décidé de proposer d'annuler le versement de dividende prévu cette année. Cette proposition sera présentée au cours de l'assemblée générale des actionnaires le 11 juin 2020.

Ingenico a toutefois maintenu sa prévision d'un taux de conversion de l'Ebitda en free cash-flow supérieur à 50% en 2020.

Au premier trimestre 2020, le chiffre d'affaires de l'entreprise s'est établi à 658 millions d'euros, soit une progression de 4% à données comparables. En données publiées, le chiffre d'affaires a augmenté de 3% par rapport au premier trimestre 2019, qui intégrait un effet de change négatif de 4 millions d'euros et l'impact de la cession de l'activité "Healthcare" France.

L'activité Retail a réalisé un chiffre d'affaires de 341 millions d'euros, représentant une croissance de 7% sur le trimestre à données comparables et une hausse de 5% en données publiées. L'activité Banques & Acquéreurs est restée stable en données publiées et a vu ses revenus progresser de 1% à données comparables.

"Notre performance était au--dessus des attentes jusqu'à la mi-mars, date à laquelle le groupe a commencé à ressentir les premiers effets de la propagation du Covid--19 conduisant à la fermeture des magasins, l'arrêt des voyages et des mesures de confinement", a commenté Nicolas Huss, le directeur général d'Ingenico, cité dans un communiqué.

"Sur la base de notre analyse actuelle de la situation, nous anticipons un second trimestre en déclin aux environs de 20%", a ajouté le dirigeant.

Dans cette crise sanitaire, "d'une ampleur et d'une complexité sans précédent" et qui rend le scénario de reprise "difficile à appréhender", Ingenico a défini une hypothèse principale.

Celle hypothèse "est basée sur la fin des confinements en Europe et aux Etats-Unis entre la mi-mai et le mois de juin, un retour progressif de la consommation dans un environnement de réouverture des commerçants selon les contraintes sanitaires, un scénario central pour le segment voyage sans reprise des voyages internationaux d'ici la fin 2020 et une reprise graduelle des voyages régionaux", a détaillé le groupe dans un communiqué.

La société prend également en compte "de possibles reconfinements localisés de courte durée" dans des pays où elle opère.

Dans ce contexte, Ingenico a activé en mars un plan d'action afin d'adapter sa base de coûts, protéger sa rentabilité et préserver sa trésorerie. Ce plan, qui comprend notamment le gel des embauches et des voyages, ainsi que la réduction des services sous-traitants, "générera 100 millions d'euros d'impacts Ebitda" en 2020, en plus de 35 millions d'euros prévus dans le cadre du plan "Fit to Growth", a indiqué la société.

Pour la suite, "le secteur du paiement va avoir un rôle crucial à jouer pour contribuer à la reprise économique", a souligné Nicolas Huss, le directeur général d'Ingenico, lors d'une conférence téléphonique, les paiements jouant "un rôle essentiel" dans l'économie mondiale.

Selon le dirigeant, il est très probable que la situation actuelle modifiera durablement les comportements d'achat des consommateurs. "Nous assisterons très probabement à une progression de l'e-commerce, une hausse des paiments par carte ou par mobile ainsi qu'à davantage de paiments sans contact", dont les avantages "sont nombreux et encore plus particulièrement dans les temps que nous vivons car il s'agit d'un vrai geste barrière", a-t-il expliqué.

-François Berthon, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 93; fberthon@agefi.fr ed: LBO

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April 22, 2020 12:32 ET (16:32 GMT)