SAN FRANCISCO (Agefi-Dow Jones)--Les grandes entreprises technologiques (Big techs) qui dépensent régulièrement des milliards de dollars pour racheter leurs propres actions feront face à un dilemme dans les prochaines semaines. Elles ont sans aucun doute les moyens de poursuivre cette politique généreuse à l'égard de leurs actionnaires. Mais y-ont-elles intérêt ?



La pandémie de coronavirus qui frappe l'économie mondiale a forcé de nombreux groupes à annuler leurs rachats d'actions afin de préserver leurs liquidités. Howard Silverblatt, de S&P Dow Jones Indices note que les entreprises à l'origine du quart des rachats de titres de tout le S&P 500 l'année dernière ont désormais suspendu leurs programmes. Et ce n'est probablement pas fini. La saison des résultats du premier trimestre qui débutera à la mi-avril devrait réserver d'autres annonces de ce type selon lui.



Dans le secteur technologique, le fabricant de puces Intel et l'équipementier de semi-conducteurs ASML ont d'ores et déjà pris leur décision. Dans un communiqué publié la semaine dernière, Intel a décrit sa démarche comme "prudente compte tenu de l'incertitude quant à la durée et à la gravité de la pandémie", bien que sa situation financière demeure solide. Intel est l'un des 5 groupes ayant le plus racheté ses actions, hors secteur bancaire, parmi les sociétés du S&P 500 en 2019, selon les données des indices S&P Dow Jones.



Les quatre autres sont les géants technologiques Apple, Oracle, Microsoft et la société mère de Google, Alphabet. A lui seul, Apple a racheté pour 81,7 milliards de dollars de titres l'année dernière, soit 11% du total des rachats de l'ensemble de l'indice.



Un océan de liquidités



Les Big techs sont devenues aussi actives dans le rachat de leurs actions parce que leurs bilans regorgent de liquidités. Apple, Alphabet et Microsoft disposent de réserves de trésorerie largement excédentaires, déduction faite des dettes, pour poursuivre les rachats tout en finançant entièrement leurs activités, même si celles-ci ralentissent.



Cependant, tous les effets néfastes de la pandémie sur l'économie ne sont pas encore connus. Ce qui est clair en revanche, c'est qu'aucune entreprise n'est à l'abri. Même Facebook a reconnu la semaine dernière que ses revenus publicitaires seraient touchés malgré une utilisation de ses services ayant atteint des niveaux sans précédent.



Il y a par ailleurs le contexte à prendre en compte. La plupart des grandes entreprises technologiques se sont engagées publiquement à continuer à payer leurs employés, y compris les intérimaires, lorsque ceux-ci sont renvoyés chez eux avec la fermeture de leurs bureaux pour attendre la fin de la pandémie.



Or, il est probable que cet engagement ne sera pas tenable à long terme si un effondrement prolongé de l'économie oblige même les entreprises les plus solides à recalibrer leurs activités. Procéder à des licenciements tout en continuant à dépenser des milliards dans des rachats d'actions ne serait assurément pas très avisé.



-Dan Gallagher, The Wall Street Journal



(Version française François Berthon) ed: ECH



Agefi-Dow Jones The financial newswire



(END) Dow Jones Newswires



April 01, 2020 06:50 ET (10:50 GMT)




Copyright (c) 2020 L'AGEFI SA
ASML Holding NV (EU:ASML)
Historical Stock Chart
From Feb 2024 to Mar 2024 Click Here for more ASML Holding NV Charts.
ASML Holding NV (EU:ASML)
Historical Stock Chart
From Mar 2023 to Mar 2024 Click Here for more ASML Holding NV Charts.