Même les Big techs devraient renoncer à leurs gigantesques rachats d'actions -Plus USA
April 01 2020 - 07:10AM
Bourse Web Dow Jones (French)
SAN FRANCISCO (Agefi-Dow Jones)--Les grandes entreprises
technologiques (Big techs) qui dépensent régulièrement des
milliards de dollars pour racheter leurs propres actions feront
face à un dilemme dans les prochaines semaines. Elles ont sans
aucun doute les moyens de poursuivre cette politique généreuse à
l'égard de leurs actionnaires. Mais y-ont-elles intérêt ?
La pandémie de coronavirus qui frappe l'économie mondiale a forcé
de nombreux groupes à annuler leurs rachats d'actions afin de
préserver leurs liquidités. Howard Silverblatt, de S&P Dow
Jones Indices note que les entreprises à l'origine du quart des
rachats de titres de tout le S&P 500 l'année dernière ont
désormais suspendu leurs programmes. Et ce n'est probablement pas
fini. La saison des résultats du premier trimestre qui débutera à
la mi-avril devrait réserver d'autres annonces de ce type selon
lui.
Dans le secteur technologique, le fabricant de puces Intel et
l'équipementier de semi-conducteurs ASML ont d'ores et déjà pris
leur décision. Dans un communiqué publié la semaine dernière, Intel
a décrit sa démarche comme "prudente compte tenu de l'incertitude
quant à la durée et à la gravité de la pandémie", bien que sa
situation financière demeure solide. Intel est l'un des 5 groupes
ayant le plus racheté ses actions, hors secteur bancaire, parmi les
sociétés du S&P 500 en 2019, selon les données des indices
S&P Dow Jones.
Les quatre autres sont les géants technologiques Apple, Oracle,
Microsoft et la société mère de Google, Alphabet. A lui seul, Apple
a racheté pour 81,7 milliards de dollars de titres l'année
dernière, soit 11% du total des rachats de l'ensemble de
l'indice.
Un océan de liquidités
Les Big techs sont devenues aussi actives dans le rachat de leurs
actions parce que leurs bilans regorgent de liquidités. Apple,
Alphabet et Microsoft disposent de réserves de trésorerie largement
excédentaires, déduction faite des dettes, pour poursuivre les
rachats tout en finançant entièrement leurs activités, même si
celles-ci ralentissent.
Cependant, tous les effets néfastes de la pandémie sur l'économie
ne sont pas encore connus. Ce qui est clair en revanche, c'est
qu'aucune entreprise n'est à l'abri. Même Facebook a reconnu la
semaine dernière que ses revenus publicitaires seraient touchés
malgré une utilisation de ses services ayant atteint des niveaux
sans précédent.
Il y a par ailleurs le contexte à prendre en compte. La plupart des
grandes entreprises technologiques se sont engagées publiquement à
continuer à payer leurs employés, y compris les intérimaires,
lorsque ceux-ci sont renvoyés chez eux avec la fermeture de leurs
bureaux pour attendre la fin de la pandémie.
Or, il est probable que cet engagement ne sera pas tenable à long
terme si un effondrement prolongé de l'économie oblige même les
entreprises les plus solides à recalibrer leurs activités. Procéder
à des licenciements tout en continuant à dépenser des milliards
dans des rachats d'actions ne serait assurément pas très avisé.
-Dan Gallagher, The Wall Street Journal
(Version française François Berthon) ed: ECH
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April 01, 2020 06:50 ET (10:50 GMT)
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