La chute des prix du pétrole procure un gros répit à la pompe
pour les Canadiens alors que le pays lutte avec le paradoxe de
l'efficacité énergétique
TORONTO, le 15 janv. 2015 /CNW/
- Alors que le déclin du secteur du pétrolier met davantage
l'accent sur les retombées économiques, le Canada est en tête de
liste à titre de plus grand consommateur d'énergie par habitant au
sein des pays de l'Organisation de coopération et de développement
économiques (OCDE), ce qui signifie que les tendances en termes de
besoins énergétiques, tant des consommateurs que des entreprises,
permettent de brosser un portrait complet des perspectives
économiques du pays, selon un nouveau rapport de Marchés mondiaux
CIBC.
« La chute spectaculaire du brut a tracé une ligne entre
les gagnants et les perdants », a déclaré Benjamin Tal, économiste en chef adjoint à la
Banque CIBC et coauteur du rapport avec Nick Exarhos.
« De plus, bien que les côtés négatifs liés à l'émergence du
pays comme puissance énergétique soient mis de l'avant, les
Canadiens y trouveront des avantages. »
Le Canada est non seulement un
important producteur d'énergie, mais il en consomme également plus
que tout autre grand pays industrialisé, soit plus de
7 000 kg d'équivalent pétrole par habitant.
« Il fait froid ici », a ajouté M. Tal. « Les
distances entre les grands centres urbains sont relativement
grandes, et l'exploitation des vastes ressources naturelles du pays
nécessite une grande quantité d'énergie. »
Le rapport souligne que cette consommation d'énergie pourrait
être beaucoup plus élevée si ce n'était du déclin important de
l'intensité énergétique globale du pays. En effet, l'économie du
Canada consomme actuellement 25 % moins d'énergie par unité du
PIB qu'il y a 20 ans, mais l'intensité énergétique s'est stabilisée
depuis 10 ans, car la consommation d'énergie du secteur pétrolier
et celle du secteur de la fabrication s'annulent pratiquement
mutuellement, reflétant la croissance de l'un et le déclin de
l'autre au cours de la dernière décennie.
Le secteur du transport est de loin le plus grand consommateur
d'énergie, représentant presque 35 % de la consommation finale
d'énergie et 70 % de la consommation de pétrole sous forme
d'essence, de diesel et de carburant aviation, selon le rapport.
Cela demeure vrai malgré les améliorations constantes et
substantielles au chapitre de l'efficacité énergétique.
Cependant, l'amélioration en matière d'efficacité énergétique
est tempérée par une augmentation du nombre de Canadiens qui
conduisent de grosses voitures et des camions légers. Au cours des
15 dernières années, le nombre de voitures au Canada a
augmenté de plus de huit millions, ce qui représente quatre fois le
rythme de l'augmentation des ménages; de plus, les ventes de
camions légers ont augmenté quatre fois plus vite que celles des
petites voitures. La distance parcourue par voiture durant la même
période a toutefois très peu changé.
« Nous appelons cela le paradoxe de l'efficacité
énergétique. Plus le véhicule est efficace, plus nous
l'utilisons », a expliqué M. Tal. « La totalité de
l'amélioration de l'efficacité énergétique a été contrecarrée par
l'augmentation disproportionnée du nombre de grosses
voitures. »
« Dans un contexte de hausse des prix du pétrole, ce serait
une mauvaise chose, mais lorsque les prix chutent, c'est plutôt
positif, parce que cela donne un bon répit à la pompe pour les
Canadiens », déclare-t-il, ajoutant que les faibles prix de
l'essence entretiendront la tendance en matière de ventes en faveur
de gros véhicules, offrant toutefois une meilleure efficacité
énergétique.
Pendant ce temps, les fabricants canadiens utilisent
généralement l'électricité et le gaz naturel plutôt que les
carburants à base de pétrole, de sorte que la chute des prix du
pétrole n'aura que très peu d'effet direct sur le coût de
production, selon le rapport. Ceci dit, comme les prix du gaz
naturel demeureront probablement bas comparativement à ceux de
l'électricité, certains secteurs de la fabrication utilisant
beaucoup de gaz naturel, comme les producteurs d'engrais chimiques
et le secteur forestier, compteront parmi ceux qui en bénéficieront
le plus, toujours selon le rapport.
M. Tal prévoit également que les bas prix du pétrole auront sur
l'inflation de base une incidence modeste et trop faible pour
justifier une diminution marquée du taux d'intérêt par la Banque du
Canada.
Vous pouvez consulter le rapport intégral de Marchés mondiaux
CIBC à l'adresse :
http://research.cibcwm.com/economic_public/download/eijan15.pdf (en
anglais)
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SOURCE Marchés Mondiaux CIBC